Une carrière façonnée sur sa passion pour les chevaux

Ayant grandi sur une ferme laitière du Québec, Francis Richard se souvient avoir aidé à la livraison de foin au client Standardbred de son père, Léo Tourigny, alors qu’il n’avait que huit ans. À 12 ans, il a commencé à nettoyer des paddocks. À 17 ans, il a emmené quatre chevaux en Ontario et n’avait aucune idée de l’endroit où il allait. En fin de vingtaine, il a été mis en nomination à plusieurs reprises pour le prix O’Brien Future Star Award, mais ne l’a pas remporté. Aujourd’hui, à 31 ans et père d’une petite fille, Francis est un lauréat à un prix O’Brien. Par Keith McCalmont // Traduction Louise Rioux

Le parcours de Francis Richard du titre de producteur laitier à celui de lauréat à un prix O’Brien, s’est accéléré en 2008 lorsqu’il a conduit un camion transportant quatre chevaux de course du Québec à Milton, en Ontario, pour le compte de l’entraîneur Léo Tourigny.

 « J’avais 17 ans à l’époque et je n’avais aucune idée de l’endroit où j’allais », raconte Richard à propos du voyage de 460 kilomètres. « Je suis allé dans une ferme où il n’y avait pas d’espace, alors je me suis retrouvé à Victory Lane où j’y ai loué des stalles. Je devais seulement aller faire courir quatre chevaux pour Léo et les ramener à la maison. J’ai dit à ma mère que je serais parti pendant six jours, puis je ne suis revenu que cinq ans plus tard ! »

Quatorze ans plus tard, Richard, âgé de 31 ans, vient de célébrer son premier prix O’Brien lorsque Fashion Frenzie, dont Francis est copropriétaire avec son père, Sylvain, ainsi que Mario Bourgea et Pierre Guillemette, a remporté l’honneur de fin d’année du meilleur poulain trotteur de trois ans au Canada.

Richard a grandi en regardant les courses de chevaux en provenance d’Ontario  à la télévision dans sa ville natale, Bécancour, comptant un peu moins de 13 000 habitants et qui est située sur les rives sud du fleuve Saint-Laurent, en face de Trois-Rivières.

Bien qu’il ait joué au hockey dans sa prime jeunesse, Richard a appris à aimer suivre les courses aux lumières des grandes villes.

 « Pour moi, une piste comme Flamboro Downs était quelque chose d’important parce que je pouvais la regarder à la télévision », se souvient Richard.

Une fois que Richard se fut installé en tant qu’adolescent en Ontario, Tourigny lui a envoyé quatre autres chevaux, lesquels à la fin s’assimilèrent à l’écurie de Richard Moreau. Mais Richard s’était fait un ami en la personne de l’entraîneur David Menary et plutôt que de rentrer chez lui ou d’aller travailler pour Moreau, il a décidé de rester avec son nouvel ami pour avoir l’occasion d’apprendre les rouages du métier et la langue.

 « On m’a proposé quelques autres emplois, mais je voulais vraiment apprendre l’anglais et je me suis dit que si je travaillais pour un anglophone, je n’aurais d’autre choix que de l’apprendre », a déclaré Richard.

Menary se souvient de nombreuses heures difficiles passées à travailler ensemble, alors que son écurie passait de 10 à près de 50 chevaux à la fin du mandat de Richard.

 «  Au début, Frank et moi avons connu beaucoup de longues journées où nous devions monter 18 chevaux à nous deux », se souvient Menary. « Tout au long de l’après-midi, c’était comme un cours d’anglais. Nous travaillions sur sa grammaire et sa bonne prononciation. Pour être honnête, je pense que j’ai plus et mieux appris le français avec Frank que je n’en ai jamais appris à l’école. »

 « Nous faisions ce que nous aimions et nous y travaillions très dur, » d’ajouter  Menary. « Vous pouvez enseigner une compétence à quelqu’un, mais vous ne pouvez pas lui apprendre à s’y intéresser, et Frank s’intéressait vraiment à son travail et il en était très fier. »

Selon Menary, l’anglais de Richard s’est amélioré après des débuts très difficiles.

 « Il ne s’est jamais plaint des chevaux tant qu’il était nourri. Au début, si nous allions au restaurant, je passais ma commande et la serveuse le regardait et il disait alors : « la même chose », raconte Menary en riant.

L’écurie de Menary a été propulsée par le prodigieux ambleur Fast Pay, un yearling valant 38 000 $ qui allait engranger 424 516 $ au cours d’une carrière malheureusement interrompue après s’être blessé dans sa stalle. 

« Fast Pay a été celui qui a pavé la voie. Il avait beaucoup de personnalité, il était génial en piste d’entraînement et bon pour le compte bancaire aussi », a déclaré Menary.

Copropriété du père de Menary, Larry, Fast Pay a établi un record lors de  l’Ontario Sires Stakes de l’hippodrome de Mohawk le 10 août 2009, terminant le parcours de sept huitièmes de mille en 1:49 flat, soit deux cinquièmes de seconde plus vite que l’ancien détenteur du record, Somebeachsomewhere.

« Fast Pay a été le tout premier bon cheval avec lequel j’ai travaillé. C’était un cheval tellement cool » dit Richard. « A la fin de mon séjour là-bas, j’étais le bras droit de Dave et je cassais tous les bébés. Lors de ma dernière année, c’est le moment ou nous avons cassé Hes Watching. »  

Richard reconnaît que Menary l’avait aidé à développer des compétences dont il  allait se servir plus tard lorsqu’il se lancerait à son compte en tant que conditionneur au Québec, remportant quatre titres en formation à l’Hippodrome 3R (2017-2020).

« Il m’a appris à faire que les chevaux soient toujours heureux ainsi qu’à toujours être cohérent dans ce que nous faisions », a déclaré Richard. « Dave connaît beaucoup de dictons. Il me disait toujours : « Quoi qu’il advienne, nous les traitons tous de la même manière. »

L’écurie de Menary s’est agrandie, tout comme les attentes de l’équipe.

 « En 2010, Dave s’est fixé comme objectif d’essayer d’atteindre les 100 victoires », se souvient Richard. « Et cette année-là, nous avons atteint notre 100e victoire le 3 décembre à Woodbine, avec une jument du nom de Flora Dream,  propriété de Léo Tourigny. Elle faisait partie de mes chevaux préférés, car je la connaissais du temps où elle courait au Québec. »

Cette année-là, Menary remporta 107 victoires, un record dans sa carrière, et empocha plus de 2,3 millions de dollars en bourse. Tout en perfectionnant ses compétences, Richard s’est mis à visiter toutes les pistes ontariennes qu’il aimait regarder à la télévision.

 « Je ne sais pas si je peux dire que j’ai eu la chance de le faire, mais je pense avoir vu tous les hippodromes en Ontario », a déclaré Richard, en riant. « J’ai pu aller à Windsor avant qu’il ne ferme et même la première fois où j’y suis allé à Sudbury, c’était cool parce que nous avions deux ou trois gagnants. »

Mais le séjour de Richard en Ontario allait prendre fin suite au décès subit de son grand-père.

« Je ne rentrais plus aussi souvent à la maison parce que j’aimais vraiment être là, à l’écurie, et j’étais fier de ce que nous y faisions », a déclaré Richard. « Nous avions du succès, nous gagnions des courses et c’est là où je voulais être. »

 « Mais ensuite, mon grand-père est décédé subitement, et ça a été dur », poursuit Richard. « On se rend compte que tout peut arriver quand on n’est pas là. Ma grand-mère le prenait très mal. Tout le monde vieillissait et je suis un homme de famille, alors j’ai pensé que je ferais mieux de rentrer à la maison et d’être proche des miens. »

* * * *

Richard réalise cette entrevue par une froide soirée d’hiver à Bécancour, alors qu’il travaille sur la piste du centre d’entraînement local, tandis que sa compagne, Isabelle, est à la maison avec leur fille de deux ans, Olivia. Il était réticent à l’idée de rester à la maison de peur que sa voix tonitruante ne réveille sa petite fille, alors qu’il nous raconte comment il est entré en contact avec le sport qu’il aime.

« Nous vivions dans la maison de mes grands-parents, qui se trouve juste en face de l’endroit où j’ai grandi avec mes parents », a déclaré Richard. « J’ai de bons souvenirs de mon enfance. Tous mes amis étaient très proches. Nous jouions tous au hockey. Quand j’étais plus jeune, je ne connaissais pas vraiment les chevaux, mais plus tard, mon sport préféré est devenu les courses. »

La famille de Richard élevait des vaches laitières, mais elle gardait également dans ses paddocks des poulinières et des chevaux d’entraînement appartenant à Léo Tourigny. En outre, ils fournissaient le foin à une écurie Tourigny très active, qui comptait alors près de 100 chevaux. Avec le temps, le père de Richard a acheté quelques chevaux de course avec son client, Tourigny.

« Un samedi, alors que j’avais 12 ans, je suis allé à la ferme faire une livraison avec mon père, et l’un des gars m’a invité à venir au paddock [à la piste] », se souvient Richard. « Ils m’ont rapidement demandé de commencer le paddock, et c’était bien quand j’étais à l’école. Mon père avait vendu les vaches laitières, donc nous avions moins de travail à la ferme, et Léo avait besoin de quelqu’un, alors je l’ai remplacé. J’allais toujours à l’hippodrome pendant la semaine, même si je ne travaillais pas. »

Richard dit qu’il était un bon étudiant et qu’il avait envisagé de devenir vétérinaire avant de répondre à l’appel de l’hippodrome.

« Après avoir commencé l’université, j’ai réalisé que j’étais bon à l’école, mais que je détestais ça. Je m’amusais à aller sur la piste », dit Francis.

Lorsque Richard a quitté Bécancour pour la première fois, en 2007, le monde des courses au Québec était en plein bouleversement, car Attraction Hippiques - la société propriétaire des quatre pistes de course de la région - était en difficulté. L’entreprise a fini par faire faillite en 2009 et a fermé toutes les pistes, mais lorsque Francis est rentré chez lui, après le décès de son grand-père, le sport renaissait de ses cendres.

« Je suis revenu pour aider mon père à la ferme et je n’avais pas prévu de me remettre aux chevaux », a déclaré Richard. « Mais à ce moment-là, Trois- Rivières  avait rouvert ses portes et j’ai commencé à aider quelques personnes.»

Richard dit qu’il doit remercier Tourigny de l’avoir aidé à revenir au sport. 

 « Léo connaît beaucoup de gens... il est venu me rencontrer un matin et m’a dit qu’il avait quelqu’un qui serait intéressé à m’envoyer des chevaux à entraîner », a déclaré Richard.

Ce parti intéressé était Brian Paquet, qui avait déjà été copropriétaire de l’ambleur millionnaire Up The Credit avec Carl Jamieson.

« Brian avait beaucoup de poulinières et de homebreds, et j’ai commencé à entraîner pour lui. J’ai débuté avec deux, puis quatre, puis un autre type m’en a envoyé un, et un beau matin je me suis réveillé avec 29 chevaux dans l’écurie. »

L’écurie a pris son envol et Richard a travaillé assidûment avec son père, tant à la ferme familiale qu’au centre de formation.

 « La gestion de la ferme n’était pas trop difficile parce que nous avions des cultures de rente, donc on travaillait plus dur au printemps, au moment de la récolte », dit Richard. « Mon père est un travailleur acharné, alors il avait besoin d’aide à la ferme, mais pas tant que ça. J’avais davantage besoin de lui ! Il venait à la grange et m’aidait. » 

Richard a reconnu que Paquet lui a fourni les bases pour construire sa carrière d’entraîneur à Trois-Rivières, tout en obtenant une série de nominations pour le prix O’Brien “Future Star”.

« Il m’a donné ma chance. Nous avons tout de suite obtenu de bons résultats et grâce à cela, j’ai pu en acheter pour moi aussi », a déclaré Richard. « Lors de ma première année complète, j’ai terminé troisième [au classement des entraîneurs] et j’ai trouvé ça cool. J’ai eu un cheval qui a gagné ses huit départs. Après cela, j’ai remporté le titre d’entraîneur quatre années de suite. »

* * * *

Richard avait rêvé de remporter un prix O’Brien à son nom, mais il a admis qu’il pensait que sa chance était passée. Cependant, c’était avant que le poulain trotteur Fashion Frenzie ne devienne une vedette en Ontario au cours des deux dernières saisons - en tête, pour la majorité de ses efforts de 2021, pour Louis-Philippe Roy.

 « Louis est l’un de mes meilleurs amis. Il a habité chez moi pendant un an lorsqu’il a commencé à conduire au Québec », a déclaré Richard. « Cela avait toujours été mon rêve de gagner un O’Brien et je pensais que la seule façon de le faire était avec un Future Star Award. Pendant deux ans, je disais à Louis avec certitude que je pensais être nommé. »

Francis a en effet été nommé pour le Future Star Award à de multiples reprises, mais il n’a finalement pas réussi à ramener le trophée à la maison. « Quand j’ai eu 30 ans [la date limite pour l’obtention du prix] et que je n’avais pas encore gagné, je me suis dit que c’était fini, je n’en gagnerais jamais un maintenant. »

Mais Fashion Frenzie est arrivé, un fils d’Archangel qui a terminé sa saison de première année, en 2020, par une victoire surprise sur le favori à 2/5, Macho Martini, dans la Super Finale OSS pour poulains trotteurs de deux ans. Il a poursuivi sur sa lancée en 2021 en remportant 6 départs sur 12 pour un peu moins de 525 000 $, remportant les Goodtimes Stakes à 240 000 $, tout en remportant un trio d’épreuves OSS, dont la Super Finale à 225 000 $.

Le 6 février 2022, Francis a obtenu son O’Brien lorsque Fashion Frenzie a été officiellement nommé poulain trotteur de trois ans de l’année du Canada.

La réalisation du rêve a commencé par un modeste achat de 7 000 dollars lors de la vente de Yearlings sélectionnés en 2019 à London.

 « Je n’avais pas le budget pour acheter un cheval à 100 000 dollars », a déclaré Richard. « Je n’essayais pas de trouver celui qui se vendrait le plus cher, j’essayais de trouver celui que je pouvais me permettre. »

Richard a dit qu’il pensait que le cinquième poulain - et premier mâle - issu de la jument Striking Sahbra, Striking Fashion, pourrait être un peu moins cher car il s’agissait d’un ridgling.

 « L’année précédente, j’avais un poulain d’Amigo Hall [Major Bay] qui avait  gagné une médaille d’or à Grand River, et c’était un ridgling, alors j’ai pensé que ce serait peut-être une chance », a déclaré Richard en riant. « Il [Fashion Frenzie] avait l’air bien et avait une bonne vidéo. J’ai pensé que je pourrais l’obtenir pour 20 000 dollars. Le premier gars a levé la main pour 6 000 $ et moi pour 7 000 $. »

 « C’était un ami qui avait misé, alors il m’a regardé et s’est arrêté. Puis les choses se sont embrouillées et le marteau est tombé », poursuit Richard. « Pour être honnête, après ça, de l’avoir obtenu pour si peu, j’étais un peu inquiet. Y avait-il quelque chose que je n’avais pas vu ? »

Mais Richard n’a pas eu à s’inquiéter car Fashion Frenzie s’est rapidement révélé être un jeune cheval talentueux. Après avoir débourré et entraîné le cheval, Francis l’a confié au conditionneur Dustin Jones en Ontario, où il a remporté deux victoires OSS. Après avoir fait des percées consécutives dans les deux dernières épreuves Gold de l’année, il a terminé sa campagne avec le score susmentionné de la Super Finale OSS aux soins de l’entraîneur Richard Moreau, lauréat de plusieurs prix O’Brien. À la fin de l’année 2020, il avait  remporté 5 de ses 7 départs et a accumulé 204 775 $.

Après l’année réussie de ses deux ans, Fashion Frenzie a hiverné au Québec, avec Francis encore une fois, et a été envoyé à Moreau en mai, prêt à se qualifier pour un nouveau groupe de propriétaires qui comprenait le père de Richard, Sylvain.

 « Le titre de propriété a changé de mains entre deux et trois ans. Le type qui en avait acheté la moitié avec moi au début s’est débarrassé de ses chevaux - Mario a acheté sa part. Mon père aimait le cheval et en voulait aussi une part  », d’expliquer Richard.

La campagne de Fashion Frenzie, récompensée par le prix O’Brien, a commencé par un score étriqué, par un cou, aux guides de Sylvain Filion, à Mohawk, en juin, et a culminé avec une victoire emphatique, conçue par Roy, dans la Super Finale OSS de 225 000 $, le 16 octobre, en présence de Francis et de sa famille.

 « Toutes ses courses ont été des moments forts pour moi. Avec la COVID, ce n’était pas toujours facile d’y être, alors d’être là dans le cercle du vainqueur  [lorsqu’il a remporté la Super Finale avec ma petite amie, ma fille, mon père et Louis, c’était quelque chose de spécial », a déclaré Richard. « Quand il a gagné les Goodtimes en septembre, j’étais très heureux, mais d’être assis sur le canapé à la maison, à regarder cela, ce n’était pas pareil. »

Le 6 février, lorsque Richard a complété son long périple pour devenir lauréat du prix O’Brien, il n’a pas hésité à tendre la main à son bon ami Roy et aussi lauréat du prix O’Brien, pour célébrer ce moment.

 « C’était un rêve devenu réalité. Pour moi, c’est comme gagner le Super Bowl », a déclaré Richard. «Je ne peux être assez reconnaissant envers ce cheval et tous ceux qui en ont fait un succès. »

* * * *

Richard a considérablement réduit ses départs en tant qu’entraîneur en 2021, ne parvenant pas à atteindre les trois chiffres pour la première fois depuis 2016.

 « Ma fille est née en janvier 2020, puis la COVID a frappé en mars. Les choses allaient bien mais vous commencez à vous demander ce qui se passera si les courses de chevaux cessent », a déclaré Richard. « Il y avait un poste ouvert à  l’usine d’aluminium près de chez moi et plusieurs de mes amis y travaillaient. Ils allaient embaucher 150 personnes et ils ont reçu 14 000 CV. » 

Richard a passé une entrevue pour le poste en mai 2020 et a été embauché en octobre, le jour après avoir remporté une paire de Super Finales à 3R. Depuis, il travaille deux fois par semaine pendant 12 heures à l’usine d’aluminium, comptant sur son contremaître d’écurie et ami de longue date, David Pilon, pour l’aider à gérer les opérations avec les chevaux.

 « J’ai une équipe formidable. Quand je ne suis pas là, je sais que l’on s’occupe des chevaux », a déclaré Richard. « J’ai prévenu mes propriétaires et je suis reconnaissant pour ceux qui sont restés. Tout est pris en charge au niveau de l’entraînement. David est celui qui m’a amené pour la première fois au paddock quand j’étais jeune. Il vivait avec nous à Toronto et m’a accompagné pendant de nombreuses années.»

Bien que le nombre de ses chevaux soit passé de 25 à 14, la qualité de son élevage s’est améliorée et son éthique de travail reste aussi forte, sinon plus.

 « Je vais à l’écurie tous les jours, c’est sûr », a déclaré Richard. « J’aime ce [nouveau] travail, mais je veux toujours avoir des chevaux. J’aime acheter des yearlings et les entraîner pendant l’hiver avec David. Quand ils sont prêts, je les envoie à Richard et j’en garde peut-être quelques-uns pour courir à Trois-Rivières. »

Francis a déclaré que son père reste également un propriétaire et collègue de travail passionné.

 « Il a toujours été intéressé par l’écurie, mais maintenant, avec Fashion, il est quatre fois plus intéressé », a déclaré Richard.  «Surtout en hiver, quand Fashion est à la maison avec nous. Il va le voir tous les jours. »

Fashion Frenzie est retourné à Bécancour après le score de la Super Finale OSS et profite de son temps libre, passant ses journées dans le paddock et ses soirées dans une stalle de taille luxueuse.

 « Nous allons lui donner une longue pause et commencer à faire du jogging lentement. Quand il sera prêt, je le renverrai chez Richard Moreau... il ne gagne pas le prix O’Brien [de l’entraîneur de l’année] chaque année sans raison. C’est un très bon meneur et il a gardé Fashion bien et au frais tout l’été. Il a connu une très bonne année. » 

Francis a déclaré qu’il cherchera à tirer parti de son succès en Ontario la saison prochaine avec une paire d’ambleurs de deuxième année par Sunshine Beach - Kaporal et Sunjet Ray.

Sunjet Ray a affiché une fiche de 6-4-1-1, complétant sa saison avec un score dans l’événement Bombardier de 28 000 $ à Trois-Rivières. En cours de route, elle a eu un départ en Ontario pour Moreau, terminant troisième en septembre à Mohawk.

 « Elle a couru dans le Grassroots à Mohawk et elle a été coincée tout le long. Elle a couru en :54.1 et est revenue en :27.3. Nous nous en sommes séparés alors qu’elle était dans la fleur de l’âge, alors elle sera bonne cette année », a déclaré Richard.

Kaporal est un hongre qui a gagné les deux étapes de la Coupe de l’Avenir à Trois-Rivières, mais a tiré le PP #8 dans la finale et terminé quatrième. Il a terminé sa saison par une défaite de justesse dans une épreuve Grassroots en septembre à Woodbine, amblant son mille en 1:53.2.

 « Richard ne l’a fait courir qu’une fois pour nous à Mohawk et il a terminé en :27.3 », a dit Francis. « C’est un cheval grand et fort et je voulais partir sur une bonne note, quand il est sain, et le laisser prendre de la maturité ».

Francis a déclaré qu’il espérait que les deux 2-ans, ainsi que les cinq bébés qu’il entraîne actuellement, finiraient par se rendre à Moreau en quête d’une future gloire O’Brien.

 « Nous avons une bonne relation. En hiver, je les entraîne, et quand ils sont prêts, je les lui envoie. Il a toute ma confiance », a déclaré Francis.

Et vu les résultats obtenus jusqu’à présent par les deux Québécois, on ne peut qu’affirmer que le meilleur reste à venir.

Cet article a été publié dans le numéro de mars de TROT Magazine.

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